Certaines tendances de la mode évoluent lentement à partir de styles existants, tandis que d’autres semblent surgir de nulle part. Et puis, il y a des styles — souvent les plus radicaux et difficiles à rationaliser plus tard — qui peuvent être identifiés à un seul créateur idiosyncratique. Le pouf » big hair « , signature de Marie-Antoinette, en fait partie.
Imposant jusqu’à deux pieds de haut, recouvert de poudre et rempli de rubans, de fleurs, de bijoux, de plumes et même de maquettes de navires, de fruits ou de minuscules figurines, le pouf était l’une des coiffures les plus bizarres jamais créées.
L’inventeur du pouf, Léonard Autié, se présente à Paris en 1769, un coiffeur bordelais ambitieux et sans licence sur le métier. Arborant des vêtements aristocratiques d’occasion et un sens gonflé de son propre génie, Léonard s’est rapidement fait blacklister par le styliste parisien le plus populaire. Se retrouvant sans clients, il n’avait d’autre choix que de prendre un travail en coulisses dans un théâtre. La première coiffure créée par Léonard était pour une actrice banale jouant une fée, et elle a marqué un tournant décisif dans le style du 18ème siècle. La description de Will Bashor de la coiffure emblématique dans la tête de Marie-Antoinette, son livre de 2013 sur Léonard, se lit comme une vision d’un voyage acide.
» Il s’était divisé en zones présentant chacune des visions différentes : ici des émeraudes, là des perles avec une petite fleur, et quelques fleurs qui semblaient percer les boucles. Mais l’attribut le plus ingénieux, le plus original de la coiffure, était un tableau d’étoiles qui « ne semblait en aucun cas faire partie de la tête qu’elle couronnait. » He Il attachait ses étoiles à un cercle de fil extrêmement fin qu’il fixait dans les cheveux ; les étoiles dorées semblaient se cambrer comme une couronne sur la tête de sa fée sans aucun attachement visible. »
Le chignon audacieux — et l’actrice autrefois négligée – ont été un succès immédiat auprès du public. Que ce fantastique costume monté sur la tête ait fait sensation sur scène est logique. Cela n’a aucun sens, cependant, qu’une concoction aussi farfelue trouve bientôt son chemin sur la tête des nobles les plus riches de France, même dans les cadres les plus formels. Et ce n’est pas la seule chose dans la tête de Marie-Antoinette qui n’a aucun sens.
- Quatre faits sur les cheveux de Marie-Antoinette qui n’ont aucun sens
- Le premier pouf était à la fois bizarre et raciste
- Les soins capillaires coûtaient obscénement
- Marie-Antoinette adopta sa coiffure signature en dépit d’une ancienne prostituée
- La coiffure était une affaire de toute la journée
- Oui, Léonard ÉTAIT ivre quand il a eu l’idée des » gros cheveux » de Marie-Antoinette
- Plus comme ceci: « L’accessoire grotesque porté par l’homme le mieux habillé de l’histoire »
Quatre faits sur les cheveux de Marie-Antoinette qui n’ont aucun sens
Le premier pouf était à la fois bizarre et raciste
Léonard a créé le premier pouf, qui est devenu Le Pouf Sentimental, pour la duchesse de Chartres en avril 1774. Bashor note que « le pouf sentimental était pour le moins excentrique. »En plus de 14 mètres de gaze et d’un certain nombre de plumes, Léonard a placé des figures de cire du fils de la Duchesse et de sa nourrice, une petite assiette de cerises et des lettres formées à partir des cheveux des parents masculins de la Duchesse dans l’imposante coiffe.
Il comprenait également les animaux de compagnie préférés de la Duchesse: un perroquet et « un petit garçon africain. »
Les soins capillaires coûtaient obscénement
Léonard facturait à des clients comme Marie-Antoinette l’équivalent de 800 $ (aux États-Unis d’aujourd’hui). dollars) pour coiffer un pouf, avec des frais supplémentaires de 240 $ par mois pour une retouche aux deux semaines. Un reçu survivant pour un membre de la noblesse montre une facture de 1 200 $ pour un seul mois de soins capillaires.
Les cols bleus à Paris à l’époque n’avaient en moyenne que 8 dollars de salaire par jour, et une seule miche de pain coûtait l’équivalent de 1 dollar.
Marie-Antoinette adopta sa coiffure signature en dépit d’une ancienne prostituée
Madame du Barry fut l’une des premières clientes de Léonard. Ancienne prostituée qui réussit à attirer l’attention du comte du Barry, elle devient bientôt la maîtresse du roi Louis XV ; un rôle qui lui confère une notoriété pour épuiser le trésor royal et s’immiscer dans les affaires politiques de la nation.
Marie-Antoinette la détestait. Ainsi, lorsque Madame du Barry recommanda son coiffeur actuel, Léonard, à la future reine de France en 1772, la jeune femme sauta sur l’occasion de l’engager comme styliste personnel.
» une autre façon de snober la favorite du roi, Madame du Barry; elle lui refuserait simplement les services du brillant nouveau coiffeur en le prenant pour lui-même « , note Bashor. » L’ironie, bien sûr, c’est que Marie-Antoinette a senti qu’elle punissait Madame du Barry en prenant Léonard, tandis que Madame du Barry pensait qu’elle flattait la reine en le lui donnant. Les machinations de la cour de France se sont souvent retournées sur elle-même de cette manière, comme une bande de Möbius. »
La coiffure était une affaire de toute la journée
La cour de France, installée à Versailles, se trouvait à seulement 15 miles de Paris. Mais il fallut trois heures à Léonard pour faire le voyage en calèche (bien qu’un messager allant à l’enfer pour cuir à cheval puisse faire le voyage en moins d’une demi-heure). Ses services étaient nécessaires pour deux robes quotidiennes, maquillage, et procédures de coiffure connues sous le nom de « toilettes. »
» La toilette des dames nobles avait habituellement lieu le matin et le soir. The La toilette du soir, l’heure où Paris et la cour de Versailles avaient normalement leurs cheveux enroulés en rouleaux, durait presque aussi longtemps que le matin « , rapporte Bashor. » son coiffeur mettrait une heure ou plus pour compléter sa création. »
Le terme « matin » est cependant assez relatif. La séance » matinale » de Madame du Barry avec Léonard n’a commencé qu’à midi. Marie-Antoinette, pour sa part, était accro à assister aux bals organisés à l’intérieur du palais, qu’elle » ne quittait pas avant six heures du matin. Elle entendait alors la messe et se couchait, dormant jusqu’à deux heures de l’après-midi. »
Et maintenant le seul fait qui est parfaitement logique
Oui, Léonard ÉTAIT ivre quand il a eu l’idée des » gros cheveux » de Marie-Antoinette
Un soir, Léonard se saoulait dans son appartement avec un collègue coiffeur, lorsque le valet de chambre de Marie-Antoinette a frappé à la porte de façon inattendue.
» Tout le mobilier se mit à danser sous ses yeux alors que le valet parlait : » Madame la Dauphine demande la présence de Monsieur Léonard à la fois. Son Altesse Royale va à l’opéra ce soir. »
Il buvait frénétiquement plusieurs tasses de café et » entra dans l’appartement de la dauphine avec l’assurance qu’un homme ivre ne manque jamais, et il semblait que Son Altesse n’avait pas remarqué son état. »
Plus comme ceci: « L’accessoire grotesque porté par l’homme le mieux habillé de l’histoire »
Dans son état d’ivresse, il ne savait pas tout à fait quoi faire de ses cheveux, alors il l’a enroulé et a ajouté « trois panaches d’autruche blancs, posés sur le côté gauche de sa tête et attachés au milieu d’une rosette qu’il avait tressée avec ses cheveux. Un nœud de ruban rose, au centre duquel se trouvait un gros rubis, maintenait la création élaborée ensemble. »
Voyant ce qu’il avait fait à ses cheveux, Marie-Antoinette fixa son reflet dans le miroir en silence, fronçant les sourcils. Elle a fait remarquer qu’il était « remarquablement audacieux » et a jugé qu’il mesurait plus d’une cour de hauteur. Léonard a équivoque que c’était effectivement audacieux, mais toutes les dames de Paris auraient les cheveux encore plus élevés le lendemain soir, une fois qu’elles en auraient eu une charge.
Léonard rentra alors en titubant vers son appartement, où il informa son ami encore ivre que la chose étrange qu’il avait faite aux cheveux de Marie-Antoinette aurait entraîné une condamnation à mort dans la cour du roi précédente. Il avait donné à sa patronne une tête « de plus de quarante pouces de long de la partie inférieure du menton jusqu’au sommet de ses cheveux. »
Mais il n’y a pas de compte pour le goût. Le coiffeur à couper le souffle de Marie-Antoinette a en effet été un succès et le pari ivre de Léonard a payé. « Ses sujets se pressaient pour apercevoir les coiffures élaborées créées par Léonard, et comme il l’avait prédit, ils ne tardèrent pas à les imiter », écrit Bashor.
La tête de Marie-Antoinette est devenue une icône à partir de ce moment-là … jusqu’au moment où ses sujets l’ont coupée.