Résumé
LLORENTE, María Victoria; ESCOBEDO, Rodolfo; ECHANDIA, Camilo et RUBIO, Mauricio. Structures de violence et de criminalité homicides à Bogotá. Sociologias. 2002, n. 8, p. 172 – 205. ISSN 1807-0337. https://doi.org/10.1590/S1517-45222002000200008.
À partir du milieu des années 90, le taux d’homicides à Bogotá a régulièrement diminué et a atteint des niveaux relativement faibles dans le contexte urbain national. Néanmoins, la violence dans la capitale reste considérable selon les normes internationales et certains secteurs de la ville ont des records d’homicides très élevés. Cet article aborde l’influence des structures criminelles sur les niveaux d’homicides dans la ville, en se basant sur une analyse des manifestations distinctes de la violence, ainsi que des schémas d’homicides spatiaux et diffusionnels à Bogotá. Trois conclusions principales se dégagent des preuves sur la violence liée aux homicides à Bogotá pour la période 1997-199: 1) les morts violentes sont très concentrées en quelques points et cette configuration géographique est cohérente au fil du temps; 2) la violence instrumentale (celles qui sont le résultat de représailles et de combats) contribue avec un nombre plus élevé de décès que le type impulsif (homicide résultant de la violence domestique et des combats de rue, qui, avec l’alcool, finissent par être mortels); et 3) il existe une convergence géographique pertinente entre les points chauds de la violence intense et la présence de structures criminelles associées aux marchés illégaux et aux activités hors-la-loi, et appartenant au « monde souterrain ». Ces conclusions remettent en question le débat prédominant en Colombie, qui se concentre sur les phénomènes de violence urbaine résultant de problèmes généraux de socialisation de la citoyenneté – en particulier l’intolérance – et qui minimise ou ignore ceux résultant de la montée progressive de la délinquance organisée.
Mots clés: violence urbaine; homicides; cartographie de la criminalité; politiques de sécurité; citoyenneté; Colombie.