Répertoire Mondial des Minorités et des Peuples Autochtones – Pérou : Aymara

Éditeur Minority Rights Group International
Date de publication Mai 2018
Citez comme Minority Rights Group International, Répertoire mondial des Minorités et des Peuples autochtones – Pérou: Aymara, mai 2018, disponible à l’adresse suivante:: https://www.refworld.org/docid/49749ccbc.html
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Profil

La population aymara est estimée entre 500 000 et 600 000 personnes. La majorité vit dans de petites villes, villages et communautés rurales et sont principalement des petits agriculteurs qui peuvent également travailler ailleurs comme journaliers une partie de l’année. Alors qu’à la campagne, la plupart des hommes parlent espagnol, beaucoup de femmes, qui ont rarement l’occasion de se rendre en ville, peuvent être monolingues en Aymara. La langue et l’habillement sont considérés comme importants dans la préservation de la culture traditionnelle. Le concept quechua de pachakuti, un retournement du monde / temps (pacha), tient la possibilité d’un moment où l’ordre précolonial, actuellement sous la terre, reviendra (kuti) au pouvoir. Cette croyance est une source d’inspiration pour les organisations autochtones quechua et Aymara. La majorité des Aymaras du Pérou vivent dans la région andine méridionale de Puno. Leur mode de vie est à bien des égards similaire à celui des Quechuas, mais ils ont moins souffert des mains de Sendero.

Contexte historique

Les Aymaras ont été conquis au milieu du XVe siècle et incorporés à l’empire inca. Pendant la domination coloniale espagnole, de nombreux Aymaras ont été exploités comme source de main-d’œuvre dans les fermes, les mines et au sein des ménages espagnols. Les Aymaras ont commencé à se rebeller contre la domination coloniale espagnole en 1780 et ont continué à le faire jusqu’à la proclamation de l’indépendance du Pérou en 1821.

Les femmes aymara sont devenues actives dans les organisations de bidonvilles; il existe également des émissions de radio locales dirigées par des femmes. Ceux-ci s’adressent principalement aux migrants et traitent de sujets tels que le terrorisme, la violence domestique et la discrimination économique, et mettent en garde contre la vente de contraceptifs dangereux et d’engrais agricoles. En 2001, une femme Aymara de Puno, Paulina Arpasi, a remporté un siège aux élections du Congrès, devenant ainsi la première femme dirigeante autochtone au Congrès péruvien.

Problèmes actuels

De nombreux Aymaras rejettent l’éducation bilingue, protestant contre la nécessité d’une meilleure éducation en espagnol afin de progresser et de faire face au racisme de la société péruvienne dominante. Beaucoup préfèrent que leurs enfants parlent l’espagnol plutôt que leur langue maternelle, et il y a eu des débats virulents parmi les ONG locales et les intellectuels autochtones sur la question.

Instituto Nacional de Desarrollo de los Pueblos Andinos, Amazónicas y Afro-Peruanos (INDEPA) est une institution étatique multiculturelle qui comprend des représentants Aymaras. Cependant, elle n’a pas encore été en mesure de procéder à des modifications législatives ou constitutionnelles majeures. Les droits fonciers collectifs restent une revendication majeure des organisations autochtones au Pérou, mais aucune révision fondamentale n’a été apportée aux politiques néolibérales instituées sous le régime de Fujimori. Celles-ci incluent la suppression de l’inaliénabilité et de l’indivisibilité des terres communales autochtones, avec des progrès lents ou faibles sur les revendications de titres fonciers, ainsi qu’une position globale favorable aux industries extractives.

Un problème clé pour le peuple Aymara est l’état gravement pollué du lac Titicaca, qui chevauche la frontière avec la Bolivie. Les eaux usées des villes voisines ne sont pas traitées et des études ont montré que l’eau et les poissons sont contaminés par des niveaux élevés de mercure, de cadmium, de zinc et de cuivre.

En juillet 2017, une procédure judiciaire contre 18 dirigeants de la communauté Aymara s’est conclue par l’abandon des charges contre tous, à l’exception de Walter Aduviri, qui a été condamné à 7 ans d’emprisonnement et à une amende massive. Au départ, une centaine de militants faisaient l’objet d’une enquête, à la suite de leur participation aux manifestations « Aymarazo » de 2011 contre la mine d’argent de Santa Ana, propriété de la Canadian Bear Creek Mining corporation. Les protestations concernaient les menaces de dommages environnementaux et de contamination de l’eau, ainsi que l’absence de consentement préalable, libre et éclairé des communautés Aymara. Le gouvernement a annulé le contrat, ce qui a entraîné une demande d’arbitrage prolongée de la part de la société. Les premières accusations portées contre les dirigeants de la communauté – avec des peines allant jusqu’à 28 ans de prison – ont néanmoins souligné la posture pro-extraction du gouvernement.

Mise à jour mai 2018

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