Le Calcitriol, ou 1,25-dihydroxyvitamine D3 (1,25 (OH) 2D3) est un régulateur endocrinien bien connu de l’homéostasie du calcium. Plus récemment, il a été démontré que la production locale de calcitriol par les cellules immunitaires exerçait des effets immunomodulateurs autocrines ou paracrine. Les cellules immunitaires qui produisent le calcitriol expriment également le récepteur de la vitamine D (VDR) et les enzymes nécessaires pour métaboliser la vitamine D3 (1α-, 25- et 24-hydroxylases). Des études de modèles animaux et de cultures cellulaires ont montré des effets immunomodulateurs directs et indirects impliquant les lymphocytes T, les lymphocytes B et les cellules présentatrices d’antigènes (cellules dendritiques et macrophages) et affectant à la fois les réponses immunitaires innées et adaptatives. L’effet global est un passage de la réponse Th1/Th17 au profil Th2/Treg. Les effets immunomodulateurs de la vitamine D peuvent expliquer les associations épidémiologiques rapportées entre le statut de la vitamine D et un grand nombre de maladies auto-immunes et inflammatoires. De telles associations ont été suggérées par des études observationnelles non seulement dans la polyarthrite rhumatoïde, le lupus, les maladies inflammatoires de l’intestin et le diabète de type 1; mais aussi dans les infections, les tumeurs malignes, le rejet de greffe et les maladies cardiovasculaires. Dans les modèles animaux de ces maladies, il a été constaté que la supplémentation en vitamine D produisait des effets thérapeutiques. Ainsi, la vitamine D est un élément clé des efforts de santé publique et peut être prometteuse pour le traitement des maladies dysmunes.