En cette Fête du Canada, nous avons besoin d’un nouveau serment de citoyenneté

Cette Fête du Canada pourrait être le bon moment pour les Canadiens de réfléchir aux appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation (CVR). Au moins trois d’entre eux (nos 46, 47 et 49) appellent les Canadiens, y compris les nouveaux arrivants au Canada, à rejeter les concepts utilisés pour justifier la souveraineté européenne sur les terres et les peuples autochtones.

Mais mes recherches préliminaires montrent que les concepts enseignés dans le processus d’acquisition de la citoyenneté continuent d’enseigner aux nouveaux Canadiens les relations coloniales avec la terre et avec les peuples autochtones.

Pour devenir Canadiens, les immigrants au Canada doivent jurer ou affirmer allégeance au monarque royal britannique:

 » Je jure (ou affirme) que je serai fidèle et porterai une véritable allégeance à Sa Majesté la Reine Elizabeth Ii, Reine du Canada, à Ses Héritiers et Successeurs. »

En apprenant sur le Canada, les nouveaux immigrants apprennent que la Reine traverse tout ce qui est canadien. Elle est partout. Mettez vos mains dans votre portefeuille, elle est là. Marchez sur n’importe quelle terre située en dehors des limites de la ville, elle est largement appelée terre de la « Couronne ».

Mais la Reine est un symbole de la colonisation des terres autochtones, une colonisation qui se poursuit et qui est reproduite par le processus de citoyenneté.

Malgré ce que beaucoup aimeraient croire, les idées de ce que représente le Canada ne sont pas toutes équitables.

Qu’est-ce que cela signifierait de suivre les appels de la CVR et d’étudier, d’apprendre et de vivre les façons autochtones de se rapporter à la terre?

Citoyenneté coloniale

La citoyenneté canadienne est une construction sociale – un concept qui semble fixe, mais qui est en fait créé par l’évolution des cultures et des personnes dans une société. L’idée de citoyenneté canadienne est porteuse d’idéologies et de relations de pouvoir qui se perpétuent grâce à des formes de pédagogie publique — comme la culture populaire, l’éducation et les systèmes de garde des portes tels que le processus de citoyenneté.

Pour devenir citoyen canadien, les immigrants doivent étudier Découvrir le Canada et obtenir une note d’au moins 15/20 à un examen qui leur apprend à imaginer le Canada. Il détaille leurs pratiques et comportements attendus en tant que citoyens. Il leur enseigne l’histoire canadienne.

Par exemple:

 » L’arrivée des commerçants européens, des missionnaires, des soldats et des colons a changé le mode de vie des autochtones pour toujours. Un grand nombre d’Autochtones sont morts de maladies européennes auxquelles ils manquaient d’immunité. »

Dans cette version de l’histoire, on nous dit que les peuples autochtones sont simplement morts de maladies, et non que ces maladies ont été délibérément propagées par les Britanniques. On ne nous dit pas que les colonisateurs ont pratiqué le génocide fondé sur la race, les politiques de famine et la séparation des enfants de leurs parents, à travers les Pensionnats indiens, les années Soixante et le retrait continu des enfants autochtones de leurs familles.

Un autre extrait concerne le premier premier ministre du Canada:

 » Après le premier soulèvement des Métis, le Premier ministre Macdonald établit la Police à cheval du Nord-Ouest (PCN-O) en 1873 pour pacifier l’Ouest et aider aux négociations avec les Indiens. »

En fait, l’une des premières missions confiées à la Police à cheval du Nord-Ouest a été de réinstaller de force les communautés autochtones sur le chemin du chemin de fer canadien et Macdonald est l’architecte du système des pensionnats indiens.

Un troisième extrait explique sans critique:

 » L’exploitation minière demeure une part importante de l’économie canadienne. »

Une histoire de mort et de négligence

Les façons coloniales d’imaginer et d’appartenir au Canada et les relations coloniales avec les peuples autochtones sont au cœur des injustices que le Canada continue de perpétuer.

La colonisation est un facteur clé de la façon dont le gouvernement fédéral continue de négliger la santé et l’éducation des enfants autochtones. Et le rapport sur les femmes autochtones disparues et assassinées établit un lien direct entre les décès en cours de femmes, de filles et de personnes trans autochtones et les structures coloniales.

Les Néo-Canadiens agitent des drapeaux après avoir prêté serment de citoyenneté lors d’une cérémonie spéciale de la Fête du Canada à West Vancouver, en Colombie-Britannique, le 1er juillet 2017. LA PRESSE CANADIENNE / Darryl Dyck

Cette histoire coloniale présente un ensemble unique de défis pour les immigrants qui ont prêté allégeance à une reine coloniale. L’examen de citoyenneté tente d’amener les nouveaux immigrants au Canada en tant qu’alliés du colonialisme et présente le Canada comme une nation bienveillante. Comment les immigrants peuvent-ils décoloniser leur relation avec le Canada?

Honorer l’indigénité des immigrants ne consiste pas seulement à dire que nous sommes tous des colons — un terme qui suppose que nous sommes tous blancs et que nous nous rapportons au Canada de manière identique. Et honorer l’indigénité n’est pas seulement une reconnaissance de la terre lors d’une cérémonie — bien que cela puisse être un point de départ.

Un nouveau serment de citoyenneté

Dans son livre Pathways for Remembering and Recognizing Indigenous Thought in Education, Sandra D. Styres, professeure à l’Université de Toronto, explique que les façons autochtones de se rapporter à la terre reposent sur trois pratiques : apprendre sur les terres traditionnelles sur lesquelles nous nous trouvons; s’engager à comprendre les histoires et les connaissances de ces terres; et choisir de respecter ces histoires de la terre.

Ces façons autochtones de se rapporter à la terre sont différentes de celles qui sont enseignées à la plupart des Canadiens. Ces façons de faire ne correspondent pas parfaitement aux relations coloniales du Canada avec la reine à laquelle les Canadiens ont prêté allégeance.

La CVR a demandé un nouveau serment de citoyenneté:

 » Je jure (ou affirme) que je serai fidèle et porterai une véritable allégeance à Sa Majesté la Reine Elizabeth II, Reine du Canada, à Ses Héritiers et Successeurs, et que j’observerai fidèlement les lois du Canada, y compris les traités avec les peuples autochtones, et que je remplirai mes devoirs de citoyen canadien. »

Apprentissage des philosophies autochtones

Un tel serment est en préparation et mettrait en évidence les immigrants en tant que personnes visées par un traité et leurs obligations découlant d’un traité. Mais qu’en est-il de l’histoire des relations coloniales que l’on demande aux immigrants d’apprendre et de s’abonner pour qu’ils deviennent citoyens ?

En 1974, l’Enquête sur les pipelines de la vallée du Mackenzie, également connue sous le nom d’Enquête Berger, a sollicité l’avis des nations autochtones sur l’ouverture de leurs terres du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest à un pipeline. Phillip Blake, un déné et travailleur social, a témoigné lors d’une audience communautaire en 1975. Ses paroles offrent une philosophie puissante pour les relations d’appartenance pour ceux qui viennent s’installer sur des terres indigènes:

 » Nous avons toujours essayé de bien traiter nos invités, il ne nous est jamais venu à l’esprit que nos invités affirmeraient un jour qu’ils possédaient toute notre maison. Pourtant, c’est exactement ce qui se passe.White Les Blancs sont venus en tant que visiteurs sur notre terre. Soudain, ils la revendiquent comme leur terre. Ils prétendent que nous n’avons pas le droit de l’appeler terre indienne, terre que nous occupons et utilisons depuis des milliers d’années….

Je crois fermement que nous avons quelque chose à offrir à votre nation, cependant, autre chose que nos minéraux. Je crois qu’il est dans l’intérêt de votre propre nation de permettre à la nation indienne de survivre et de se développer à notre manière, sur nos propres terres. Pendant des milliers d’années, nous avons vécu avec la terre, nous avons pris soin de la terre, et la terre a pris soin de nous

C’est notre plus grand souhait de pouvoir transmettre cette terre aux générations suivantes dans la même condition que nos pères nous l’ont donnée.yourJe crois que votre nation pourrait souhaiter nous voir, non pas comme une relique du passé, mais comme un mode de vie, un système de valeurs par lequel vous pouvez survivre à l’avenir. C’est ce que nous sommes prêts à partager. »

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