Jean-Georges Ier, électeur de Saxe

Monument à Jean-Georges à Johanngeorgstadt.

Né à Dresde, Jean-Georges était le deuxième fils de l’électeur Christian Ier et de Sophie de Brandebourg. Il appartenait à la lignée albertine de la Maison de Wettin.

Gravure de Jean-Georges Ier, électeur de Saxe. Anselme van Hulle.

Gravure, Cornelis Danckaerts Historis, 1642

Jean-Georges a succédé à l’électorat le 23 juin 1611 à la mort de son frère aîné, Christian II. La position géographique de l’électorat de Saxe plutôt que sa position élevée parmi les protestants allemands ont donné à son souverain beaucoup d’importance pendant la guerre de Trente Ans. Au début de son règne, cependant, le nouvel électeur a pris une position quelque peu détachée. Son allégeance personnelle au luthéranisme était saine, mais il n’aimait ni la force croissante du Brandebourg ni le prestige croissant du Palatinat; l’adhésion des autres branches de la maison dirigeante saxonne au protestantisme lui semblait suggérer que le chef de l’électorat de Saxe devrait jeter son poids dans l’autre échelle, et il était prêt à favoriser les avancées des Habsbourg et du parti catholique romain.

Ainsi, Jean-Georges fut facilement amené à voter pour l’élection de Ferdinand, archiduc de Styrie, comme empereur en août 1619, une action qui annula l’opposition anticipée des électeurs protestants. Le nouvel empereur obtint l’aide de Jean-Georges pour la campagne imminente en Bohême en promettant qu’il ne serait pas dérangé dans sa possession de certaines terres ecclésiastiques. Accomplissant sa part du marché en occupant la Silésie et la Lusace, où il fit preuve de beaucoup de clémence, l’électeur saxon eut ainsi une part dans la chasse de Bohême à Frédéric V, électeur palatin du Rhin, et dans l’écrasement du protestantisme dans ce pays, dont il avait lui-même précédemment refusé la couronne.

Johann Georg Ier de Saxe, 1613

Peu à peu, cependant, il fut mis mal à l’aise par la tendance évidente de la politique impériale à l’anéantissement du protestantisme, et par une crainte de voir les terres ecclésiastiques lui être enlevées ; et la publication de l’édit de restitution en mars 1629 mit le point final à ses craintes. Pourtant, bien que réclamant vainement l’exemption de l’électorat de la zone couverte par l’édit, Jean-Georges ne prit aucune mesure décisive pour rompre son alliance avec l’empereur. En effet, en février 1631, il convoqua une réunion de princes protestants à Leipzig, mais malgré les appels du prédicateur Matthias Hoe von Hohenegg (1580-1645), il se contenta d’une protestation formelle.

Pendant ce temps, Gustave Adolphe avait débarqué en Allemagne, dans le but de soulager Magdebourg. Gustave tenta de conclure une alliance avec Jean-Georges pour lui permettre de traverser l’Elbe à Wittenberg, mais Jean-Georges hésita à se joindre à la cause protestante et les discussions n’aboutirent nulle part. Espérant qu’une alliance finirait par être conclue, Gustavus évita toute action militaire.

Tilly, commandant de la principale force impériale, était également préoccupé par la possibilité d’une alliance, aussi improbable soit-elle à l’époque. Afin de prévenir un tel mouvement, il envahit la Saxe et commença à ravager la campagne. Cela eut pour effet de pousser John George dans l’alliance qu’il espérait préempter, qui fut conclue en septembre 1631. Les troupes saxonnes étaient présentes à la bataille de Breitenfeld, mais furent mises en déroute par les impérialistes, l’électeur cherchant lui-même la sécurité en fuite.

Néanmoins, il prit bientôt l’offensive. Marchant en Bohême, les Saxons occupent Prague, mais Jean-Georges commence bientôt à négocier la paix et par conséquent ses soldats offrent peu de résistance à Wallenstein, qui les repousse en Saxe. Cependant, pour le moment, les efforts de Gustave Adolphe ont empêché l’électeur de le déserter, mais la position a été modifiée par la mort du roi à Lützen en 1632 et le refus de la Saxe de rejoindre la ligue protestante sous la direction suédoise.

Laissant toujours ses troupes se battre de manière désolante contre les impérialistes, Jean-Georges négocie à nouveau la paix et, en mai 1635, il conclut l’important traité de Prague avec Ferdinand II. Sa récompense est la Lusace et d’autres ajouts de territoire; le maintien par son fils Auguste de l’archevêché de Magdebourg; et quelques concessions en ce qui concerne l’édit de restitution. Presque aussitôt, il déclara la guerre aux Suédois, mais en octobre 1636, il fut battu à Wittstock ; et la Saxe, ravagée de manière impartiale par les deux camps, se trouva bientôt dans un état déplorable. Finalement, en septembre 1645, l’électeur fut contraint d’accepter une trêve avec les Suédois, qui conservèrent cependant Leipzig ; et en ce qui concerne la Saxe, cela mit fin à la guerre de Trente Ans. Après la paix de Westphalie, qui, en ce qui concerne la Saxe, ne fit guère plus que confirmer le traité de Prague, Jean-Georges mourut le 8 octobre 1656.

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