L’hypothèse acide-cendres postule que les aliments protéiques et céréaliers, avec un faible apport en potassium, produisent une charge acide dans l’alimentation, une excrétion nette d’acide (NAE), une augmentation du calcium dans l’urine et une libération de calcium du squelette, conduisant à l’ostéoporose. Les objectifs de cette méta-analyse étaient d’évaluer l’effet des modifications des NAE, par manipulation des apports acido-basiques de sujets adultes sains, sur le calcium urinaire, l’équilibre calcique et un marqueur du métabolisme osseux, les N-télopeptides. Cette méta-analyse s’est limitée à des études utilisant une qualité méthodologique supérieure pour l’étude du métabolisme du calcium. Nous avons systématiquement cherché dans la littérature et inclus des études si les sujets étaient randomisés pour les interventions et avons suivi les recommandations du Panel de l’Institut de médecine sur le calcium et les nutriments connexes pour les études sur le calcium. Cinq des 16 études répondaient aux critères d’inclusion. Les études ont modifié la quantité et / ou le type de protéines. Malgré une relation linéaire significative entre une augmentation de la NAE et du calcium urinaire (p < 0,0001), il n’y a pas eu de relation entre un changement de la NAE et un changement de l’équilibre calcique (p = 0,38; puissance = 94%). Il n’y avait aucune relation entre un changement de NAE et un changement du marqueur du métabolisme osseux, les N-télopeptides (p = 0,95). En conclusion, cette méta-analyse ne soutient pas le concept selon lequel la calciurie associée à une NAE plus élevée reflète une perte nette de calcium du corps entier. Il n’y a aucune preuve d’études sur l’équilibre de qualité supérieure que l’augmentation de la charge acide de l’alimentation favorise la perte de minéraux osseux squelettiques ou l’ostéoporose. Les changements de calcium urinaire ne représentent pas avec précision l’équilibre calcique. La promotion du « régime alcalin » pour prévenir la perte de calcium n’est pas justifiée.