Introduction: Le diagnostic clinique de la sécheresse oculaire est confirmé par une le test de Schirmer (ST) est un test approprié de production de larmes et la technique couramment utilisée aujourd’hui pour diagnostiquer la sécheresse oculaire. Bien que la ST soit facile à réaliser, elle donne des résultats variables, une mauvaise reproductibilité et une faible sensibilité pour détecter les yeux secs. Un autre test, le temps de rupture des larmes (TBUT) est utilisé pour évaluer la stabilité des larmes qui, si elles sont anormales, peuvent également provoquer une sécheresse oculaire symptomatique. Nous présentons les résultats de ces deux tests et un nouveau test, qui montre une plus grande sensibilité que le ST pour détecter un déficit en larmes aqueuses. Le temps de ménisque à la fluorescéine (FMT) est un nouveau test développé en collaboration avec l’un des auteurs (CL) et le Département d’ophtalmologie de l’Hôpital universitaire du Pays de Galles. Le FMT est une mesure de la vitesse à laquelle un ménisque lacrymal fluorescent se forme en utilisant 2% de fluorescéine de sodium, un chronomètre et un éclairage approprié avec une lampe à fente.
Méthode: Une étude contrôlée ouverte chez 62 patients et 51 témoins a été menée pour comparer la capacité de la ST, de la FMT et de la TBUT à détecter la sécheresse oculaire chez un groupe de patients diagnostiqués avec une polyarthrite rhumatoïde et une sécheresse oculaire symptomatique pendant une période minimale de 6 mois. Un groupe témoin distinct de 15 sujets a été testé à trois reprises pour évaluer la reproductibilité du test FMT.
Résultats: Les trois tests ont montré une différence statistiquement significative entre les populations de patients et de témoins; Mann-Whitney P < 0,001. Il y avait une corrélation entre l’œil droit et l’œil gauche pour les trois tests dans le groupe témoin (ST r(2) = 0,77, FMT r(2) = 0,98, TBUT r (2) = 0,94). Cette corrélation a été nettement réduite pour la FMT et la TBUT dans la population de patients et était conforme aux symptômes rapportés comme étant pires d’un côté chez une proportion des patients (FMT r (2) = 0,52, TBUT r (2) = 0,54, ST r (2) = 0,75). Une corrélation avec l’âge a également été observée pour les trois tests du groupe témoin (ST r(2) = 0,74, FMT r(2) = 0,92, TBUT r (2) = 0,51), mais pas dans la population de patients (ST r (2) = 0,06, FMT r (2) = 0,18, TBUT r (2) = 0,03). Une corrélation significative a été observée entre la ST et la FMT dans le contrôle (ST vs FMT r (2) = 0,65) et la population de patients (ST vs FMT r (2) = 0,44). Il n’y avait pas de valeur supérieure à 200 secondes pour la FMT enregistrée dans le groupe témoin. En utilisant cette valeur pour définir une FMT anormale, 85% des patients (72% des yeux testés) ont eu un résultat anormal. C’était contrairement à 35% des patients (26% des yeux testés) avec des résultats anormaux détectés par ST. En utilisant ANOVA et le test t apparié de Student, il n’y avait pas de différences significatives entre les trois ensembles de valeurs enregistrées en série sur 3 mois pour évaluer la reproductibilité de la FMT. L’erreur type moyenne de la moyenne était de 2,72 % et le coefficient moyen de variation de 4,07 %.
Conclusion: Notre étude suggère que le FMT est un test plus sensible avec une bonne reproductibilité par rapport au test de Schirmer. La FMT est en corrélation avec la ST et suggère que les deux tests mesurent le déficit en déchirure aqueuse. Le FMT est donc une meilleure alternative à la ST actuellement utilisée pour tester le déficit en déchirure aqueuse.